Toolbar
Logocdtheque
Cdtheque Idéale - Afficher les éléments par tag : Klemperer
  • Compositeur : Gustav Mahler
  • Chef d'Ochestre : Otto Klemperer
  • Orchestre : Philharmonia Orchestra London
  • Choeurs : Philharmonia Chorus
  • Artistes : Elisabeth Schwarzkopf (soprano), Rössl-Majdan (mezzo-soprano)

 

"Klemperer qui a connu Mahler et Bruno Walter (autre élève et maestro qui avait créé le Chant de la Terre) a déjà enregistré la symphonie N°4 l'année précédente. Comme directeur officiel du Philharmonia, il forge depuis des années cet orchestre, créé et dédié aux enregistrements de studio, depuis l'avènement du microsillon puis de la stéréophonie, à un style clair, incisif, à un équilibre perfectionniste.

Dans l'immense architecture de cet oratorio-symphonie composée entre 1888-1894, Mahler établit une symbiose entre le souvenir des joies et peines terrestres, du plaisir de vivre, des bruits de la nature et de l'angoisse existentielle. Il confronte ainsi la nostalgie d'un monde appelé à disparaitre, à l'espoir d'une résurrection. Le vieux maître interprète en majesté au sens chrétien du terme. Klemperer souligne dès l'allegro maestoso toutes les articulations inquiètes et martiales de la partition. Les tempos sont d'une régularité et d'une pertinence totales, plus retenus que dans son interprétation (mono) avec le Concertgbouw d'Amsterdam et Katleen Ferrier.


L'andante plutôt dansant se veut nostalgique mais gracieux. Klemperer apporte une tendresse qui sera peu égalée ultérieurement, démentant par là-même sa réputation de chef marmoréen et minéral. Dans le scherzo, le phrasé se fait, certes sarcastique, mais le dialogue des bois adoucit cette impression de grotesque par leurs timbres enchanteurs. La prise de son, analytique, répond aux exigences de précision du maestro qui conçoit ce passage comme un concerto pour orchestre en miniature. L'ensemble reste puissant et rythmé. La contralto Hilde Rössl-Majdan (1921-2010), chante avec une tessiture de mezzo flirtant avec le contralto. Sa voix baigne dans une sublime nuée de cordes et de cuivres assourdis (vidéo 2). La cohérence et le torrent limpide et violent, dans les premières mesures du long final avec Chœur, annoncent un de ses moments magiques de la musique enregistrée. La voix lumineuse d'Elisabeth Schwarzkopf (1915-2006) "se libère" avec aisance au sein de l'énergie orchestrale déployée, un flot musical puissant mais qui s'écoule avec évidence."

 

Note Technique :

14/20 (HD192 enregistrement un peu daté)

Référence :  EMI Classics
Année :  mars 1962
Liens :  QOBUZ